Le Building Operating System (BOS) ou comment rendre un bâtiment intelligent

La SBA et les bâtiments intelligents

En 2022, tout devient intelligent, « smart », du téléphone au four à micro-ondes. Les bâtiments deviennent des « smart buildings » et c’est un enjeu actuel que d’optimiser la gestion d’un site, tant pour les propriétaires que pour les occupants. Nous assistons donc à une transition numérique et énergétique des bâtiments, sujet bien connu de Smart Buildings Alliance for Smart Cities. Cette association française regroupe plus de 300 entreprises (actives dans la construction, conception, service, formation, institutions, etc.) et a pour but de définir les normes et standards de l’industrie. 

Qu’est-ce qu’un bâtiment intelligent ? On pense instinctivement à des capteurs de lumière qui permettent aux stores de descendre automatiquement lorsque les baies vitrées sont ensoleillées. Mais cela n’est qu’un exemple conventionnel parmi des centaines de cas d’usages. On peut par exemple: 

  • optimiser la consommation énergétique du bâtiment (chauffage, lumières) 
  • monitorer les appareils et faire de la maintenance prédictive 
  • afficher des informations sur l’utilisation des locaux (par ex. guider les usagers) 

Tous ces usages demandent l’utilisation de capteurs et actuateurs, et souvent des possibilités de géolocalisation. Pour que tout cela fonctionne, il faut une infrastructure pour mettre ces appareils en réseau et permettre la communication et le transfert de données.

Le « Building Operating System », centre de commande du bâtiment

Le problème, c’est que bien souvent ces capteurs utilisent leur propre protocole de communication propriétaire, et donc l’interopérabilité des données en prend un coup. C’est là que le « Building Operating System » entre en jeu. Un « BOS » a pour but de coordonner les données qui viennent de tous ces capteurs afin d’en faire une utilisation fluide. Cela permet de tout gérer de façon centralisée et de s’interfacer avec des senseurs de différents constructeurs. Pour rendre cela possible, des normes et standards doivent être mis en place. 

Comme bien souvent, les choses peuvent changer uniquement si tout le monde donne du sien et va dans la même direction. Nous avons actuellement passé le point d’inflexion où les constructeurs ont avantage à suivre ces recommandations s’ils ne veulent pas perdre des contrats.

Un écosystème d’entreprises autour du bâtiment intelligent

Concernant ces BOS, plusieurs entreprises en développent, par exemple Spinalcom en France, une entreprise totalement dédiée au smart building qui développe un concept de jumeau numérique. Ce dernier permet de visualiser en temps réel les données d’un bâtiment. Mais bien d’autres domaines sont touchés par cette mouvance. 

Le domaine de l’architecture est en plein changement, notamment chez AIA Life Designers, un cabinet d’architecture qui embrasse le concept de smart building à partir de la conception même du bâtiment.

Dans un domaine un peu plus spécifique, celui du monde hospitalier, nous avons Calyps, dont je vous ai déjà parlé par le passé. Calyps développe Saniia, une solution qui utilise l’intelligence artificielle pour prédire le flux de patients aux urgences d’un hôpital et aider à la coordination des différents services. 

Finalement, je voulais évoquer Qwanza, un cabinet de conseil spécialisé dans le numérique et une agence dont la vocation  est de bâtir un Smart Building Management System (SBMS)  Building Information Modelling (BIM) indispensable à l’interaction entre les usagers, de différents types – le personnel soignants, les patients et leurs accompagnateurs dans le cas d’un hôpital – et le bâtiment lui-même. 

L’homme de la situation

Tous les sujets traités dans cet article nous mènent à un homme, un expert du domaine du smart building, Jean-Pierre Poinsignon. Directeur associé de l’entreprise Qwanza, il est également coordinateur régional Ile-de-France à la SBA. Au sein de l’association, il est notamment membre de la commission « Smart Hospital », où il travaille sur la norme R2S4Care, actuellement en cours de certification.

À la pointe de ce qui se fait dans le domaine du smart building appliqué aux hôpitaux, Jean-Pierre Poinsignon participera à la conférence Medicalytics le 23 juin 2022 à Lausanne sur le sujet « L’hôpital du futur« . La conférence est gratuite et il est encore temps de s’y inscrire. Toutes les infos ainsi que la liste des présentations des autres intervenants se trouve sur le site https://medicalytics.ch.

Rendez-vous dans une semaine pour cet événement à la croisée du monde hospitalier et de celui des données !

Un article écrit par Jacky Casas ; relecture par Marco Brienza.

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